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Carnet d'adresses, Voyages

Uluru : Saisir l’instant

janvier 14, 2019 by Clémence 4 commentaires

Le jour tant attendu est arrivé. Après cinq mois passés dans le désert australien, nous quittons le bush pour de nouvelles aventures. Avant cela, de nouveaux au revoir difficiles nous attendaient avec les personnes avec qui nous avons partagé notre quotidien en continu et tissé des liens forts. Un dernier au revoir au majestueux Mont Sonder s’imposait ainsi qu’aux Gorges Glen Helen.

Mont Sonder

C’est en revanche un soulagement de pouvoir quitter toutes les bestioles que nous avons dû côtoyer ! Bye Bye la mixture Koh Lanta-Fort Boyard ! J’ai d’ailleurs eu la musique « Such a perfect day » dans la tête durant tout le dernier jour. Pour l’anecdote, Agathe a vu un scorpion (je n’avais même pas pensé à l’éventualité de leur existence ici) et la veille des travailleurs ont croisé trois serpents (dont deux « gros » le terme est mauvais quand il est employé par un australien, car tout est gros par défaut ici) à environ vingt mètres à peine de nos chambres… Certaines choses ne nous manqueront pas. J’en profite d’ailleurs pour partager une information que je me suis bien gardée de divulguer : nous n’avions jamais été aussi proches de serpents qui comptent parmi les plus venimeux au monde ! Un de ces charmants reptiles a la capacité de tuer quelqu’un en moins de 8 minutes. Apparemment ils vivent dans les East McDonnell National Park. Nous étions dans les West McDonnell ! Aucune barrière entre les deux. Aucun hôpital à proximité… On nous avait dit que si nous nous faisions mordre l’idéal est de s’allonger et d’attendre. Bref, je suis contente de rejoindre un environnement moins « hostile » même si le bush présente finalement aussi de nombreux atouts.

Afin de conclure en beauté ce séjour hors du commun, nous sommes allées voir l’Uluru. Avant de venir en Australie, nous l’avions vu en photo lors d’une exposition sur les grilles du jardin du Luxembourg à Paris et nous nous disions que nous le verrions « en vrai » d’ici peu. C’est à présent chose faite !

J’avais peur d’être déçue car toutes les personnes qui l’ont vu nous en ont dit que du bien. Je ne vais que pouvoir aller dans ce sens. Cet endroit est magique et plus imposant que je ne l’imaginais.

Au pied de l’Uluru ; la taille des arbres donne un apperçu de l’immensité de la roche.

L’Uluru est un inselberg de 348 mètres de haut. Nous en voyons qu’une « petite » partie (un peu comme un iceberg) car il continue en profondeur sur six kilomètres ! Ce site est sacré pour les aborigènes et classé au patrimoine mondial de l’Unesco. En plus de sa beauté naturelle exceptionnelle, il témoigne à de nombreux endroits de croyances aborigènes. C’est en fait un concentré de culture.

Nous sommes parties avec la société Emu Run (principalement car nous bénéficions d’une remise grâce à notre travail). Je n’ai pas l’habitude de voyager en groupe mais cette option nous paraissait cette fois la plus appropriée car nous souhaitions y consacrer seulement une journée. Une navette est ainsi venue nous récupérer à notre auberge à 6h du matin. Il faut compter environ 5h-5h30 de trajet (aller) depuis Alice Springs avec plusieurs arrêts en route. Nous avons pu voir un magnifique et gigantesque lac salé et le « fooluru » ; surnommé ainsi car n’importe quel touriste peut s’y méprendre et croire que le gros rocher au loin est l’Uluru.

Lac salé sur la route de l’Uluru
« Fooluru » le faux Uluru

Notre excursion prévoyait la visite de Kata Tjuta. Un site également sacré pour les aborigènes. Dans leur culture, seuls les hommes peuvent y accéder – d’autres sites sont uniquement accessibles aux femmes.

Kata Tjuta

Nous avons fait une petite marche vers des gorges. Le panorama était exceptionnel. Le bush est ici très plat et nous pouvions voir le désert à perte de vue. Il faisait environ 35 degrés et quelques petits nuages ajoutaient du charme au lieu. Nous avons eu jusqu’à 43 degrés à Glen Helen donc cette chaleur était relativement supportable.

Les gorges de Kata Tjuta

Nous avons ensuite visité un centre culturel implanté dans le parc naturel. Cette visite était un vrai plus et permet d’en apprendre davantage sur la culture aborigène et sur leur philosophie de vie. La plupart des explications sont traduites en français et la scénographie rend le lieu d’autant plus intéressant. Globalement, ce centre insiste sur la nécessité de préserver et de respecter l’Uluru. Il présente ses significations pour les aborigènes mais aussi sa mise en tourisme (dès 1948), sa biodiversité, et la prise de conscience qui s’est effectuée ces dernières années grâce à un travail de collaboration et de transfert de connaissances entre des populations aborigènes et des scientifiques.

Deux galeries d’art sont également présentes et permettent d’observer en direct le talent de peintres aborigènes et d’acheter des peintures uniques. Nous avons cependant attendu le coucher de soleil pour faire des affaires en achetant des peintures sans intermédiaire, directement auprès des peintres.

Après cette visite nous nous sommes dirigés vers l’Uluru. Nous ne pensions pas pouvoir autant nous en rapprocher. Vu que ce « pretty big rock » comme disait notre guide n’est absolument pas lisse, il est possible par endroit de se sentir « à l’intérieur », d’être entouré par cet énorme monolithique. Des grottes (sacrées) couvertes par endroit de peintures sont à visiter ainsi qu’un « water hole » joli point d’eau. Nous étions accompagnées d’un guide et c’était un atout indéniable pour comprendre la signification de ce que nous voyions et pour connaître certaines des histoires liées au site.

Peintures aborigènes dans une grotte – Uluru
Water Hole

La cerise sur le gâteau fut le coucher de soleil. Un barbecue était organisé et nous avons pu trinquer face à ce magnifique panorama. Les couleurs du rocher évoluent en fonction de la luminosité…

Il nous restait ensuite environ cinq heures de route pour revenir à Alice Springs. Le chauffeur nous a prévenu : « A partir de maintenant je vais rouler au milieu de la route. Ce n’est pas parce que je suis ivre, c’est par sécurité, à cause des animaux pouvant traverser la route ». A plusieurs reprises le car a freiné d’un seul coup mais nous sommes revenues à destination sans encombre. Il s’agissait de notre dernière nuit dans le bush. Le ciel était d’un noir profond et scintillait de toutes ces étoiles.
It was such a perfect day…  

Uluru
Infos pratiques :

Société qui organisait le tour : Emu Run
Temps de trajet : Environ 6h aller, 6h retour
Prix : 120 euros par personne

Logement à Alice Springs :

Jump Inn Budget Accommodation.  27$ la nuit en dortoir pour quatre personnes avec salle de bain privative et petit déjeuner inclus. Située à environ 10 minutes à pieds de Todd Mall – l’artère centrale – cette auberge était très propre. Les chambres ont récemment été rénovées. Le soir nous avons assisté à un concert de musique live. Le bar propose une belle carte de bières du monde entier ! Fréquentée par des voyageurs âgés en moyenne de 25-35 ans, l’ambiance était conviviale sans être excessivement bruyante. Je recommande.


Restaurant testés à Alice Springs :
  • The Diplomate : Situé en centre-ville, ce restaurant propose des assiettes généreuses dans une ambiance qui nous rappelle l’endroit où nous sommes… On aurait dit une caricature du fin fond du Kansas.
  • Piccolo : Implanté sur Todd Mall, l’artère principale, ce restaurant offre une cuisine qui se veut saine, à base d’ingrédients de qualité. Les cafés et les jus maisons sont également très bons. Il est possible d’y commander toute la journée un petit déjeuner.

NB : Escalader l’Uluru est interdit et perçu comme une violation pour les aborigènes.

Panneau au pied de l’Uluru avec l’interdiction d’y grimper indiquée en plusieurs langues.

Une question ? Un commentaire ? N’hésitez pas, ça se passe un peu plus bas ! 🙂

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Portrait, Voyages

Lloyd, héritier du « temps de la création »

décembre 27, 2018 by Clémence 4 commentaires

Lloyd, propriétaire des Gorges Glen Helen nous fait partager sa vision du territoire et sa conception du bush.

Depuis quand es-tu le propriétaire de ce territoire ?

« Cette terre est transmise de génération en génération. De père en fils. Elle vient des pères de mon grand-père et a toujours appartenu à ma famille. Elle reste dans le même « skin group » et ce depuis le temps de la création. »

Que penses-tu du tourisme qui s’opère désormais sur cette terre ?

« D’une certaine manière, c’est une bonne chose. De nombreux membres de ma famille travaillent ici. »

Existe-t-il des légendes liées au territoire ?

« Oui. Cette partie du monde est liée à la Lune et à sa création. A l’origine, ce territoire s’appelle Yapalpa ; un nom lié à cet astre. »

Tu m’as confié être le chef d’une tribu, peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton rôle ?

« Je suis le chef de mon propre clan : Talba. Ce groupe comprend des anciens, des frères et des sœurs.
La négociation fait partie de mon rôle. Je dois trouver un terrain d’entente entre les familles et veiller à maintenir la paix. »

Peux-tu nous expliquer ce que signifie « to go walkabout » ?

« Pas de frontière à franchir. La liberté. Il est possible de partir plusieurs fois dans sa vie pendant quelques semaines ou quelques mois dans le bush. Cela permet ensuite de revenir apaisé. »

“No boundaries to be crossed. Freedom.”

Es-tu déjà allé à l’étranger ?

« Je suis allé en Papouasie Nouvelle Guinée, mais je préfère rester en Australie. »

As-tu une destination où tu voudrais aller ?

« Non pas vraiment. »

Quel est ton repas préféré ?

« J’aime la viande telle que le kangourou. »

Quelles sont tes activités préférées dans le bush ?

« Le fait de vivre librement. De pouvoir être soi-même et de se laisser porter. »

“Living free. Being yourself and go with the flow.”

Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans cet environnement ?

« L’air frais et le climat. J’aime la chaleur. »

As-tu une philosophie de vie ?

« Vis ta vie au jour le jour. »

Des questions ? Un commentaire ? Ca se passe un peu plus bas ! 🙂

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Voyages

L’effet boomerang

septembre 30, 2018 by Clémence 6 commentaires
Un printemps dans l’hémisphère Sud

Si l’hiver d’ici me faisait plutôt sourire et m’avais quelque part agréablement surprise car il avait les allures d’un été français, le printemps est en train de me refroidir. Oubliez le joli vert tendre des feuilles naissantes sur les arbres, le chant mélodieux des oiseaux au petit matin ou encore les températures parfois fraîches mais souvent idéales surtout après un hiver trop long. Ici le printemps c’est 36 degrés ! L’été les températures montent à 45 degrés. Comme dirait ma petite nièce « non pas ça ! ». On dirait qu’il existe ici une saison supplémentaire ; une version plus hard de l’été.

Avec la montée des températures nous avons assisté de façon impuissante à l’arrivée d’une nouvelle faune : Une grosse araignée qui fait son show sous une table un midi en terrasse résultant sur l’agitation de touristes trop curieux. Un serpent cherchant la fraîcheur dans les toilettes des dortoirs. Un papillon de nuit gros comme un petit oiseau dixit Agathe venant l’effrayer devant sa chambre. Une scolopendre géante qui se fait la malle dans une chambre. Un pseudo criquet XXL beaucoup moins sympa que dans Pinocchio qui vient se muscler les cuisses sur mon avant-bras me permettant de mesurer sa taille – soit celle de mon avant-bras et de sentir l’aspect de ses pattes rugueuses sur ma peau… Tout cela en l’espace de quatre jours. Il nous reste un mois et demi à Glen Helen ce qui n’est rien à l’échelle d’une vie mais qui peut s’avérer long dans ces conditions.

Je suis arrivée de Tilmouth Well zen, apaisée voire réconciliée avec l’image que j’avais de la nature et de la diversité des bestioles australiennes (puisque nous avions côtoyé jusque-là que des oiseaux et des chats…) mais là c’est l’effet boomerang : le paradis des insectes indésirables (ce qui est pour moi un pléonasme) est bien ici et c’est même pire que ce que j’imaginais. La bonne nouvelle : je crois que ma séance d’hypnose pour éviter l’hystérie face à une mygale a fonctionné. La mauvaise nouvelle : cette séance ne m’a pas anesthésié pour tout le reste… et ce « reste » est plus fréquent.

Le travail c’est la santé ?

Vivre au quotidien dans cette ambiance zoo en plein air est une chose mais le plus difficile reste notre travail. Nous travaillons en ce moment plus de onze heures par jour. Un bel avantage pour économiser (c’était le but en venant en Australie) mais cela est physiquement très fatigant. Je travaille au service petit-déjeuner qui démarre à 6H30 et s’étend jusqu’à 14H30. Régulièrement il faut ensuite reprendre vers 17H et finir vers 21H.

« A la télé ils disent tous les jours : « Y a trois millions de personnes qui veulent du travail ». C’est pas vrai : de l’argent leur suffirait ». Coluche

Le rythme est intense. Les australiens sont nombreux à vouloir déjeuner dès 11h30 et à dîner dès 17h30. Quant à l’apéro, il semble moins sacré que chez nous, mais peut démarrer également très tôt. L’happy hour nous avait surpris à Sydney : c’était pour nous l’heure du goûter ! Résultat : Des personnes sont ivres en tout début de soirée.

Lorsque je travaille le matin je dois notamment faire des cafés – et j’aime bien ça. Pour l’anecdote, nous sommes à plus d’une heure d’Alice Springs et il n’y a absolument rien entre la ville et nous.  Nous proposons pourtant des cafés au lait/latte/cappuccino avec au choix lait entier, demi-écrémé, écrémé, sans lactose, ou du lait de soja et parfois même du lait d’amande. Une cliente m’a demandé si nous avions du lait de coco ! Je trouve épatant comme certains s’attendent à retrouver où qu’ils soient la même offre et tout  leur confort. Heureusement que nous n’avons pas de lait de coco ! On a déjà trop de choix pour un lieu si isolé. Tout le monde semble pourtant trouver cela normal ; voire insuffisant apparemment. Mais elle avait prévu le coup et avait ramené sa propre brique pour faire un cappuccino. Sa devise ? « Jamais sans ma brique » ! Parmi les autres phrases qui resteront, on m’a demandé un « skim cap’ » pour cappuccino avec du lait écrémé. Une « choc’ice » pour chocolate icecream et à Agathe un « DKL » Deca Latte.

Cinderella, c’est moi

L’autre facette moins reluisante et encore plus physique du job inclue du housekeeping (nettoyage des chambres). Mis à part le fait que j’ai à présent quasiment les bras de Popeye à force de soulever des matelas… et la nouvelle capacité très recherchée de faire un lit au carré en deux temps trois mouvements ; ce travail est psychologiquement difficile ; je trouve cela triste de se retrouver à faire le ménage à l’autre bout de la planète et d’être mieux rémunérée qu’en France avec un travail qui me demandait de vraies qualifications et d’avoir fait cinq ans d’études. L’idéal sera de trouver en rentrant un travail intéressant ET bien rémunéré – si ce n’est pas trop demandé !

*Précision par rapport au titre, le boomerang est un instrument qui a été créé par les aborigènes. Normal que l’effet soit ici plus rapide qu’ailleurs !

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Voyages

De Tilmouth Well à Glen Helen – changement de bush !

septembre 21, 2018 by Clémence 6 commentaires

L’activité devenait de plus en plus calme à Tilmouth Well Roadhouse. Quand l’opportunité de changer de site s’est présentée nous avons rapidement accepté… D’autant qu’on nous avait promis – en acceptant l’offre – de travailler plus et de vivre dans un cadre magnifique… Après trois mois passés sur la Tanami Track nous étions prêtes pour de nouvelles aventures.

Dernier jour à Tilmouth Well

Nous vivons et travaillons désormais à Glen Helen Lodge ! Vous aurez noté qu’on ne parle plus de « roadhouse » mais de « lodge » – « ça sonne mieux » mais la différence ne s’arrête pas là.

Welcome to Glen Helen!

Nous sommes toujours au milieu de l’Australie mais plus proche d’Alice Springs (à 1h15 en voiture). La route pour y arriver n’est plus une ligne droite infinie ; elle relève plus du grand huit – virages sur virages, montée, descente… cela n’a pas empêché notre chauffeur d’aller quand même à 140km/h avec sa voiture #tank – pour nous y accompagner – « no worries » : c’est leur devise ! C’était comme une route corse (lors d’un rallye) ! Le bush rappelle d’ailleurs parfois le maquis… j’ai l’impression que quel que soit l’endroit où nous nous trouvons dans le monde, une version très semblable existe sur l’Île de Beauté. J’ai d’ailleurs fait une cure de chants corses en me promenant dans le bush ; ils se marient très bien avec les grandes étendues et le sentiment de ressourcement que procure la terre d’ici.

Bref, à l’arrivée, l’environnement est impressionnant. Nous sommes en plein parc naturel – MacDonnell Ranges National Park – une chaîne montagneuse vieille de 800 millions d’années. Le lodge se trouve face aux gorges Glen Helen et au milieu coule une rivière. L’ambiance est idyllique et bucolique. En arrivant nous prenons un verre pour fêter ce nouveau départ et profitons du coucher de soleil qui renforce le rouge de la roche s’imposant face à nous ; les couleurs sont chaudes et ajoutent encore plus de beauté à ce panorama magique.

Après des au revoir plus douloureux que je ne le croyais de Tilmouth et une route assez longue, l’arrivée est une récompense. Pour l’anecdote, nous avons recroisé la première personne qui nous avait parlé en arrivant depuis Sydney à Alice Springs. Un miracle s’est produit : nous l’avons comprise comme si cette fois elle avait un décodeur intégré ! Trois mois dans le désert : le remède miracle pour comprendre tous les accents possibles… même les plus improbables !

D’un bush à l’autre sans transition

A présent notre clientèle est touristique. Cela marque un grand changement. Nous étions habituées à travailler auprès d’une clientèle locale, majoritairement composée d’aborigènes et de travailleurs. La différence s’est rapidement fait sentir (d’un point de vu auditif, rythmique et j’ajouterais olfactif…). Dès la première soirée j’ai d’abord été étonnée puis désagréablement surprise par le bruit permanent des vacanciers. Une impression de devoir subir la présence « des autres ». Le site manque cruellement d’une zone extérieure réservée aux employés. Lorsque l’on souhaite s’installer dehors – pour dîner, lire, écrire ou juste s’aérer… cela ne peut pas être en toute intimité. J’ai donc perçu les tous premiers jours comme une agression. Quand lors de ma première journée (passée au service du petit déjeuner) un groupe de personnes âgées nous a fait un hug avant de reprendre la route – alors que je les voyais pour la première fois – j’ai également eu du mal à trouver cela gentil ou mignon… Le bush m’a rendu (encore plus) sauvage !

Autre particularité : nous accueillons tous les jours des français. C’est incroyable comme nous voyageons partout. Un jour une touriste australienne m’a dit : « Is France so bad ?! » car elle avait apparemment croisé de nombreux jeunes français également en Visa Vacances Travail. Je trouve au contraire que c’est la preuve que nous avons de la chance d’être français ! Avec les Belges et les allemands c’est la nationalité européenne que l’on accueille le plus. Cela s’explique sans doute par notre niveau de vie et nos nombreuses semaines de vacances. Donc j’ai répondu à cette charmante dame qu’au contraire on était privilégiés (et qu’elle ferait bien d’aller faire un tour dans l’Hexagone pour le constater de ses propres yeux).

Cela fait maintenant environ deux semaines que nous avons changé de décor. Je commence à m’habituer à croiser du monde quel que soit le lieu et l’heure – sans pour autant en tirer satisfaction. Pour l’instant il est difficile de dire que cette expérience est meilleure ; elle est très différente. Il y avait de bons et de mauvais côtés à Tilmouth tout comme ici. Parmi les très bons points d’ici : l’équipe – qui cette fois est composée de personnes dîtes « normales » dans le sens pas déséquilibrées- et ça fait du bien… ils viennent d’Australie, Angleterre, Indonésie, Chili, Allemagne et de Chine). Un vrai melting pot ! Autre point positif : j’ai la possibilité de faire un jogging tous les jours sur un sentier idéal avec un panorama somptueux – un bonheur à portée de main. Enfin, les repas sont meilleurs – on a droit en plus à divers fromages qui pourraient être français tellement ils sont bons et régulièrement à des parts de gâteaux (mud cake, carrot cake, banana bread…) et surtout nous travaillons plus.

Plateau de fromages made in Glen Helen. Un bon pain de campagne à la place des crackers aurait été le bienvenu mais l’existence de ce plateau est déjà magnifique.

Je ne pensais pas qu’avec Agathe on se ferait à ce point au bush – version 100% pur jus et non touristique – au point d’en regretter déjà son silence et de sentir la nécessité de s’écarter du site pour retrouver le calme. C’est sans doute un mal nécessaire car la transition aurait été d’autant plus violente si on était passées de Tilmouth à une ville lambda…
Agathe souhaite d’ailleurs aller à Tokyo dans les mois qui viennent, il va lui falloir une vraie préparation mentale… ^^

N’hésitez pas à me laisser un commentaire ou à me poser vos questions ; ça se passe un peu plus bas ! 🙂 Cheers !

Panorama du jogging. Une bouffée de bien-être.

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Voyages

Le droit à la déconnexion

août 25, 2018 by Clémence 6 commentaires

Bilan de mi-parcours – trois mois en Australie

Il faut croire que l’on est conçu pour s’habituer à tout. Cela résume les trois premiers mois que nous venons de passer dans le désert australien. Hormis ma famille, mes amis et mon Benoit tristement quasiment rien ne me manque. Je pensais qu’au moins la simple pensée de la nourriture française allait rapidement torturer mon estomac. Mais non ; je peux penser à un croissant (au beurre) voire même à une raclette sans douleur… Je devais sans doute être mentalement plus préparée pour l’isolement que je ne le croyais. Ma sœur est un « être plus sociable » que moi… et nous avons tendance à vivre certaines choses différemment ; quand je trouve le silence du désert australien apaisant, propice à la méditation et à la déconnexion elle préfère au contraire aller se promener avec sa musique et chanter à tue-tête – puisque l’on ne dérange personne !

En trois mois voici une sélection des choses que j’ai apprises en étant en Australie et principalement dans le bush.

« GASTRONOMIE »

  • Les spaghettis existent en boite… et c’est très mauvais.
  • Quand un australien prend un café, cela veut dire implicitement « avec du lait » (oubliez l’espresso).
  • Le kangourou se mange, les fourmis (notamment la variété des Mula Ants) et le crocodile aussi. Ne me demandez pas leurs goûts, je ne veux pas le savoir.
  • Le barbecue est au gaz, avant de faire cuire de la viande ils utilisent un spray d’huile – quand on mange un steak j’ai l’impression qu’on l’a fait cuire à la poêle. Aucun intérêt !
  • Si vous venez en Australie méfiez-vous du thon. S’il n’est pas précisé sur la boîte « dolphin friendly » cela veut dire qu’il y a potentiellement du dauphin dans ce que vous mangez… dans le doute j’ai fait une croix dessus.
  • Le « gravy » se consomme par litres. Il s’agit d’une sauce généralement industrielle, faussement mijotée, marron, épaisse et très salée qui est versée sur de la viande et/ou des frites– baptisées « hot chips ». Ici les french fries n’existent pas – c’est un terme américain.

Chicken, chips & gravy

  • Si vous commandez un burger avec la mention « with the lot » attendez-vous à avoir de la betterave et de l’ananas dedans. Cela me fait penser au « fourre-z’y-tout » de la série Fais pas-ci fais pas ça.

CULTURE

  • L’art aborigène relève presque du langage. Au premier abord leurs peintures peuvent juste paraître jolies. Quand on s’y intéresse elles sont en fait chargées de significations voire de poésie et racontent une histoire.

Araluen Cultural Precinct, Alice Springs

  • Les informations à la télévision sont très majoritairement portées sur des faits divers. On est loin d’Arte et de France Inter !
  • Pour le langage, je vous conseille de lire mon article : « Hey! How ya doin’ mate ou l’anglais à la sauce australienne… ». L’australien se distingue de l’anglais britannique ou américain par sa multitude d’expressions très imagées utilisées qu’ici. Leur slang est très riche.

MODE DE VIE

  • Les gens se marient, ont des enfants et divorcent très tôt – enfin plus tôt que chez nous.
  • Le rot est une institution. Il faudrait leur préciser le jour où ils quittent leur pays-continent que ce n’est pas comme ça partout… surtout s’ils ont la bonne idée de faire un tour au Japon !
  • Si on arrive à faire abstraction du rot… la galanterie est aussi une particularité d’ici.
  • Le port de la casquette est également une institution.
  • La bière se boit comme du petit lait. Elle ne se déguste pas, elle s’enchaîne.
  • La très grande majorité des clients aborigènes que l’on reçoit se déplace pieds nus ou en chaussette.
  • Les australiens semblent travailler une grande partie de leur vie et voyager d’abord dans leur propre pays quand ils le peuvent.
  • Ici, travailler sur un chantier, être chauffeur routier ou encore travailler dans une mine c’est jackpot ! (Certains gagnent 3 000 dollars par semaine…)
  • Les cowboys existent ! Au-delà du fait qu’ils élèvent réellement des vaches, ils portent bien le fameux chapeau délavé, un jean usé et semblent pour certains avoir été roulés dans la poussière rouge du bush – avant d’entrer dans la roadhouse.
  • Les camions peuvent ressembler à des trains et sont alors nommés « road train » ; ils peuvent avoir jusqu’à trois remorques !

Road Train sur la Tanami Track

  • Les feux d’artifices « maison » allumés par des particuliers sont autorisés une fois par an et les australiens en raffolent – je ne parviens pas à trouver un équivalent chez nous de quelque chose qui nous met tous unanimement en joie.
  • Il existe ici des produits douche vegan. J’ai du mal à comprendre le concept…
  • Les règles marketing sont très variables d’un pays à un autre et je doute que certains produits soient importables en France et aussi prisés qu’ici. Je vous laisse faire la traduction des noms poétiques des bonbons ci-dessous.

Les bonbons préférés d’ici

 

  • Si vous en avez l’occasion, regardez un match de football australien. Je n’ai pas encore compris toutes les règles, on dirait que tous les coups sont permis… mais la tenue des joueurs nous a fait beaucoup rire ; on dirait des géants musclés en mini shorts.

QUOTIDIEN

  • La vie en communauté demande une certaine adaptation. Il faut apprendre à faire avec le tempérament de chacun. On est plutôt bien tombé (ça c’est au cas où un collègue traduirait mon article). Notre équipe est petite et a beaucoup évolué depuis notre arrivée. En ce moment elle est composée de deux Néo zélandais, quatre australiens et nous. En réalité ce n’est pas l’isolement qui est dur à supporter mais bien la vie en communauté.
  • Les températures font le grand écart dans le désert. La nuit, elles peuvent descendre à zéro – on doit mettre le chauffage et en journée il peut faire 29 degrés – on souhaiterait avoir la climatisation.
  • Si vous vous demandez comment j’utilise mon temps dans le bush, je vous propose de lire mon article « que faire en jour off dans le désert australien ? »
  • La vision que l’on porte sur les choses évolue. Au début, quand nous sommes arrivées à la roadhouse je ne pensais jamais m’asseoir où que ce soit à l’extérieur. J’avais l’impression qu’un insecte énorme allait surgir de sous ma chaise… finalement on y mange tous les jours et le pire c’est qu’on ne vérifie même pas (enfin plus) si Maïtika est dans le coin !
  • L’isolement n’est pas pesant. Il est parfois contraignant quand on a besoin de quelque chose de matériel (il faut alors faire une commande en ligne et dans le meilleur des cas attendre que le produit arrive avec le camion qui livre la roadhouse une fois par semaine). Sinon les colis mettent trois semaines à arriver depuis la France.

http://sweettrotteuse.fr/wp-content/uploads/2018/08/VID-20180807-WA0006.mp4

Effet de la réception d’un colis dans le désert – le jour de mon anniversaire en plus

ENVIRONNEMENT

  • Un nuage est ici un événement. Le ciel fait rarement preuve d’imagination, il reste d’un bleu pur impressionnant sept jours sur sept – et on ne s’en plaint pas.
  • Il y a des mines d’or en Australie !
  • L’air est sans doute un des plus purs que l’on puisse respirer. Les odeurs sont ainsi perçues avec beaucoup de puissance. On a découvert que même les produits dits « sans odeur » en ont une ici.
  • J’ai appris récemment qu’il y a des plages en Australie où il ne faut pas se baigner. Ca, on le savait me direz-vous ; Mais… il y a aussi des plages au nord du pays où il vaut mieux éviter de bronzer… en plus du soleil, il y a des alligators ! Aussi à l’aise dans l’eau que sur terre… le paradis !
  • Les kangourous ne sont pas si nombreux que ça autour de nous où alors très timides… J’ai dû attendre quasiment deux mois pour en voir un ! C’était un scoop. Mais j’étais heureuse, c’est très mignon comme animal.

Premier kangourou, Alice Springs

  • Le « chant » des oiseaux peut être insupportable. Même au bout de trois mois, je n’arrive pas à m’y faire. En France on dirait qu’on a eu la meilleure sélection – sans le savoir.
  • Le soleil est dangereux mais rares sont les personnes qui portent de la crème solaire. J’ai l’impression qu’on est plus conscient en France de la dangerosité du soleil australien que les australiens eux même. Les problèmes de peaux sont un fléau…
  • La voie lactée est impressionnante. En ce mois d’août j’ai eu plaisir à observer de nombreuses étoiles filantes. Pour cela il faut accepter de plonger dans une nuit noire complète. La terre semble s’arrêter derrière les derniers buissons encore éclairés par les lumières du site. Nous pouvons en plus observer des étoiles uniquement visibles depuis l’hémisphère sud telle que la Croix du Sud (qui permet de repérer le pôle sud céleste depuis ce côté de la planète). La Grande et la Petite Ours ne sont en revanche pas observables ici et après vérification, on ne voit pas non plus la Lune dans le même sens qu’en France ! C’est dans ce genre de situation que l’on réalise à quel point nous sommes loin…

En trois mois nous avons donc eu l’occasion de voir et de comprendre pas mal de choses. De chambouler notre quotidien pour un autre assez sommaire mais très enrichissant.
Globalement, je me dis souvent : « heureusement que nous sommes deux ! »…

N’hésitez pas à laisser votre commentaire ; ça se passe un peu plus bas 🙂

 

Couleurs au coucher de soleil

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Voyages

Tanami Track – Aux frontières du désert

juillet 28, 2018 by Clémence Pas de commentaire
Comme un parfum de liberté…

Pour mes deux premiers jours de congés consécutifs une collègue m’a offert la liberté en me prêtant sa voiture – chose qu’inversement je ne ferais pas avec tout le monde, et surtout pas avec quelqu’un qui a pour habitude de conduire à droite…. En me confiant ses clés elle m’a précisé qu’il y avait dans le coffre un cubi de dix litres d’eau « au cas où »…

Agathe n’étant pas off en même temps que moi, c’est seule que je pars sur la fameuse Tanami Track. Bout à bout cette route fait 1 053 km et sert de raccourci entre le centre de l’Australie et le Kimberley. 20% est bitumé le reste relève plus de la piste. En ce moment c’est l’hiver (29 degrés) soit la saison idéale pour l’emprunter. L’été est considéré comme la saison humide (45 degrés) et la route est parfois inondée et inaccessible.

Tailler la zone

L’excitation avant de partir est au niveau maximal. J’ai hâte d’enfin découvrir la ville d’Alice Springs tout en redoutant le trajet pour y accéder (il doit durer environ deux heures). Le volant est à droite, le levier de vitesse à gauche et je me répète intérieurement de « tenir la gauche »…

La route est étroite et je croise de nombreux camions et des voitures type 4×4 conduisant comme sur une autoroute. Les bas-côtés sont plus ou moins bien entretenus et relèvent parfois du trottoir. Cela n’est pas un détail car il faut régulièrement braquer sur le côté quand un autre véhicule arrive. Les camions sont prioritaires. Ils portent parfois le nom de « road train » – car ils peuvent avoir jusqu’à trois remorques ! Pour eux, hors de question de se mettre sur le côté… Quand j’ai croisé le premier camion de ce type je me suis arrêtée sur le côté, la voiture a été secouée par la vitesse du poid-lourd, et je suis restée quelques secondes stupéfaite, avec des yeux ébahis… Il avait en plus laissé dans son sillage un nuage de poussière réduisant considérablement la visibilité – si deux véhicules se suivent il est difficile de voir le second…

La voie est parfois tellement droite qu’elle semble former un triangle et en fonction de la lumière des mirages se forment. Quand une voiture apparaît au loin il n’est pas toujours évident d’évaluer la distance.

Les panneaux sont une succession de « Floodway » (risque que la zone soit inondée en fonction de la saison), et de « grid » (grille très costaud au sol pour les troupeaux et qui accessoirement n’arrangent pas les pneus).

J’avais prévenu en partant de la roadhouse que j’allais prendre mon temps. Il m’aura fallu 2H30 pour faire 166 kilomètres… en m’arrêtant à chaque voiture que je croisais j’ai dû battre des records de lenteur. Je vous raconterez dans un prochain article comment s’est passé mon séjour à Alice Springs.

Le moment du retour – Time to go back « home » !

Le retour fut plus agréable. J’étais confiante et heureuse des moments que je venais de passer. Reconnaissante aussi d’avoir pu vivre cette parenthèse dorée.

La seule contrainte en repartant était d’arriver avant le coucher du soleil. A la tombée de la nuit, les animaux sortent et tout devient plus dangereux. En arrivant en Australie je tenais absolument à voir un kangourou – chose qui s’est d’ailleurs enfin produite à Alice Springs !

« A camel is better than a motor car – it doesn’t get a puncture. » Proverbe aborigène, début des années 1970.

Mais une fois au volant j’espérais que ce ne soit surtout pas sur la route que la première rencontre se fasse… J’aurais également pu croiser des chameaux sauvages ! Ils ont été importés d’Afghanistan entre les années 1870 et 1920. Les pauvres bêtes étaient apparemment faites pour les conditions extrêmes du désert australien. Ils transportaient alors des marchandises sur des distances incroyables. A présent ils sont utilisés pour le tourisme – il est possible de faire des balades à dos de chameaux dans le bush. A l’état sauvage, ils sont considérés comme des nuisibles qui détruisent tout sur leur passage. C’est un peu la spécialité d’ici ; les australiens semblent se soucier des conséquences de leurs actes une fois que le mal est fait. Leur solution est généralement de supprimer à leur tour l’espèce en question…

Finalement en route j’ai juste croisé des rapaces taille XXL et des vaches ! Dont une qui devait plutôt être un taureau ; je venais de m’arrêter pour prendre une photo du coucher de soleil et j’ai entendu un grognement et des bruits de pas tout prêt dans la pénombre… je n’ai pas fait la maligne ; demi-tour direct dans la voiture ! En route j’ai également vu de nombreuses termitières et une sorte de nid qui m’a donné la chair de poule. Au premier abord il avait l’air d’avoir été fait avec amour et en m’approchant j’ai vu qu’il y avait une galerie souterraine sans fond… je me suis cru dans « Stranger things »… en rentrant j’ai demandé à mon manager s’il savait ce que c’était. Il a fait des recherches et c’est en fait le travail de « Mula Ants ».

Nid de « Mula Ants »/fourmis Mula

C’était un nid de fourmis Mula (image ci-contre) ; sur le coup ça rassure. Mais en fait je suis contente de ne pas en avoir croisé une car elles ont la particularité d’avoir un arrière-train énorme couleur ambré et plein de miel ! C’est apparemment une douceur sucrée d’ici ! En entendant cela, ça me donne envie de prendre un aller simple pour Paris et de déguster un macaron – une douceur sucrée de chez-nous…

Le paysage aura été complètement différent dans le sens du retour. Pour parfaire le décor les nuages étaient au rendez-vous – ce qui est très rare ici ! Le ciel semble par défaut être invariablement d’un bleu profond. Quand il y a des nuages c’est donc un plaisir. Peu de temps avant de couper le moteur à Tilmouth Well Roadhouse, j’ai eu la chance d’assister au coucher de soleil depuis la Tanami Track. C’était comme la cerise sur le gâteau.

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Voyages

Bref, je suis allée à Alice Springs

juillet 18, 2018 by Clémence 2 commentaires

Après un mois et demi passé au sein de la roadhouse, soit 45 jours sans jamais voir autre chose que le cadre qui nous est proposé – c’est-à-dire pas grand-chose – j’ai eu grandement envie de changer de décor… C’était même devenu un besoin. Seul frein qui n’est pas un détail : nous n’avons pas de voiture. J’ai donc essayé de mettre tous les moyens de mon côté pour m’évader une journée. L’objectif était de découvrir le centre-ville d’Alice Springs, de visiter l’Araluen Museum, de voir des galeries d’art aborigène et accessoirement de faire des courses.

La nuit précédant le périple j’étais tellement excitée à l’idée de « partir en ville » et de voir autre chose que j’ai à peine fermé l’œil de la nuit. C’était comme avant un voyage long-courrier ; lorsque l’on ne dort que d’un œil avec le cerveau qui continue à penser aux choses que l’on va potentiellement oublier… pourtant je ne partais pas pour bien loin mais la perspective du voyage me réjouissait grandement.

Le camion d’Owen

Après validation auprès de divers managers, la solution a finalement été trouvée le jour-j ; rendez-vous à 6h15 avec Owen, un chauffeur poids lourd de 72 ans ! Il fait partie du groupe de travailleurs séjournant à la roadhouse et construisant une pipeline de gaz sur plus de 400 km au milieu de nulle part… Pour entrer dans le camion il faut une certaine souplesse… une fois en haut on se sent les rois du monde ! Nous voilà donc parti sur la Tanami Track. Il fait encore nuit noire quand on démarre. Nous avons assisté au lever de soleil en route. J’avais oublié à quel point l’environnement autour de nous était beau. La route aura aussi servi de piqûre de rappel : l’endroit où nous vivons est vraiment très isolé.

« On the road again! »

Le trajet passe plutôt vite. Les phrases d’Owen sont ponctuées de « bloody » et de « bullshit ». Il trouve la conduite de son camion « very smooth » – on voit qu’il a plaisir à faire son métier malgré les difficultés que présentent la Tanami Track qu’il qualifie de « skinny shit » ! A l’aller on croise seulement trois voitures et un camion en deux heures ! Pour téléphoner il utilise un téléphone satellite qui fait penser aux talkies walkies géants utilisés dans Jurassic Park. Cela me fait rire intérieurement jusqu’à ce qu’il m’informe – une vingtaine de minutes avant d’arriver – qu’il faudra repartir pour 11h30-12h. Je regarde l’heure : 8H45. Je lui avais posé la question avant même de m’aventurer dans son camion mais il n’avait à ce moment-là aucune idée de l’heure de son retour.

Légère déception… je n’ai plus assez de temps pour tout faire. J’ai même le temps de ne plus faire grand-chose. Il me dépose dans le QG des travailleurs (où il doit charger son camion), situé dans une espèce de zone industrielle aussi charmante que celle de Massy-Palaiseau un dimanche après-midi. On me dit d’attendre dans les locaux (pendant plus d’une heure) le temps que le musée ouvre. No Way ! Je demande si en attendant quelqu’un peut m’accompagner chez Wooly (Woolworth de son vrai nom est surnommé Wooly par les australiens et correspond au Monop’ d’ici). Une fois au supermarché, je dis à la personne qui m’y a gentiment accompagnée de m’y laisser la matinée puisque de toutes façons je n’aurai pas le temps de faire autre chose. Cette personne me répond qu’elle a beaucoup de travail et qu’elle revient me chercher dans 30 minutes. Ok… me voilà donc presque en train de courir d’un rayon à un autre ; pressée d’en avoir fini. Trente minutes plus tard je me positionne à l’endroit que la personne m’avait indiqué. Finalement je l’ai attendu 45 minutes sur le parking ! J’aurai eu largement le temps d’explorer les environs et/ou de faire tranquillement mes achats.

Retour dans la zone industrielle. Il me reste une heure. Je décide donc de quitter ces locaux sans intérêts pour marcher dans une direction. Au bout de 10 minutes de marche je m’aperçois que la direction n’est sans doute pas la bonne – on dirait que j’arrive à la limite de la ville ! Comme Jim Carrey qui sort du Truman Show ! Il n’y a pas de transition entre la ville et le vide. C’était le bush direct. Je décide donc de faire machine arrière et en 30 minutes de marche je n’ai vu qu’une succession de bureaux ou d’entreprises installées dans des bâtiments s’apparentant à des préfabriqués… des tâches de sang par terre qui ne m’ont pas rassurées et des perroquets roses sales en guise de pigeons qui erraient. Il y avait aussi une voie ferrée déserte pour parfaire le tout. Le décor était sous un soleil franc mais qui n’a rien enlevé au côté austère et inhospitalier de cette « ville ».

Il était 11h, l’heure de revenir au camion. Le retour s’est bien passé, on a encore bien discuté avec Owen. Pour se repérer sur la route il a sa propre méthode : « A partir de là il nous reste 50 minutes » ; « là » se trouvait l’épave d’une voiture accidentée et brûlée qui semblait avoir été abandonnée là depuis des siècles…

En rentrant à la roadhouse j’ai demandé à une collègue s’il y avait vraiment un centre-ville à Alice Springs. Sa réponse : « oui, en quelque sorte… ». Je lui ai également demandé si ce centre-ville était beau – parce que j’avais des doutes… réponse, « yes prettyish » ou « oui en quelque sorte ». La visite sera sans doute pour une prochaine fois « I got stamina! » 😉

Épuisée par une nuit trop courte et un trajet de 4 h 30 pour finalement juste revenir avec des courses que j’aurais pu commander en ligne je me rends compte qu’en plus je n’ai toujours pas vu de kangourous !

Bref, je suis allée à Alice Springs…

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Voyages

“Hey ! How ya doin’ mate?” ou l’anglais à la sauce australienne…

juillet 3, 2018 by Clémence 4 commentaires

La langue est souvent le reflet du mode de fonctionnement d’un pays et a tendance à influer sur la façon dont nous voyons les choses. Pensez aux Japonais… trois alphabets, des caractères tellement nombreux qu’une amie japonaise m’a elle-même avoué qu’à 36 ans elle continue à découvrir des signes… sans parler du savoir-vivre et du savoir-être qui vont avec. Je trouve fascinant de savoir qu’en fonction de notre langue notre perception est différente ; par exemple, quand nous français voyons juste de la neige ou de la glace, certains dialectes écossais (encore plus que chez les Inuits apparemment) peuvent les désigner sous plus de 400 façons* !

En Australie, avant l’arrivée des premiers colons britanniques en 1788, plus de 250 langues étaient pratiquées par les populations aborigènes**. Aujourd’hui, chaque communauté pratique encore son propre dialecte. Il est courant que les aborigènes pratiquent six à sept langues au quotidien ! Ils utilisent parfois une langue différente en fonction des membres de leur famille ; une sacrée gymnastique cérébrale !

Je vous propose d’écouter Floyd, un australien issu d’une communauté aborigène qui nous souhaite la « bienvenue dans son beau pays ».

La version anglaise en revanche se rapproche de l’américain en termes de recherche de simplicité ; il faut faire au plus court ! Cette quête semble être en adéquation totale avec leur mode de vie « Take it easy ! » ou l’art de « ne pas se prendre la tête ». Ce sont les rois du côté pratique.

En fonction de l’Etat, l’accent est parfois indéchiffrable. La première personne à qui l’on a parlé quand on a atterri à Alice Springs avait une façon de s’exprimer qui se rapprochait du message crypté. Cela ne nous a pas rassurées… Elle devait avoir l’accent du bush profond. Même l’accent américain du fin fond du Kansas est plus compréhensible. Finalement, soit on s’est rapidement fait à l’accent de l’outback, soit c’était un cas à part mais globalement la communication est bonne.

Voici une petite sélection des mots et expressions entendus ici et qui m’ont marqué car je ne les avais jamais entendues auparavant.

  • Hey ! How ya doin’ mate ?
    Salut, comment vas-tu ?
    « mate » est l’équivalent de « camarade », mais les australiens l’emploient tout le temps et même si les personnes se rencontrent pour la première fois. Comme un « salut, ca va ? »  automatique.
  • G’Day/Good day
    Bonjour
  • No worries
    De rien, je t’en prie, pas de soucis.
    Employé quotidiennement également.
  • ‘Ta!
    Merci
  • Going to the lou
    Aller aux toilettes
  • A cold one
    Une bière
  • A barbie
    Un barbecue
  • Goon
    Cubi (de vin australien de qualité très variable…)
  • Straya
    Australia
  • Cheers!
    Merci, à bientôt !
  • Heaps of
    Beaucoup de…
  • Lollies
    Bonbons

Pour la version courte :

  • Cab Sab
    Cabernet Sauvignon
  • Brekky/Breakfast
    Petit déjeuner
  • Ciggy
    Cigarette
  • Servo
    Station-service
  • Bottle-O/Bottle Shop
    Caviste (la plupart du temps l’alcool n’est pas vendu en grande surface mais dans des boutiques spécialisées).
  • PJs
    Pyjamas
  • Bikky
    Biscuit

Pour conclure, nous avons également été rebaptisées… Ici Agathe est devenue Agy et je suis Clem…

 

 

 

*Source : Royaume-Unis. Les Ecossais ont plus de mots pour dire « neige » que les Inuits, Courrier International, 24 septembre 2015 [en ligne]
Disponible sur : https://www.courrierinternational.com/article/royaume-uni-les-ecossais-ont-plus-de-mots-pour-dire-neige-que-les-inuits [consulté le 2 juillet 2018]

**Source : L’origine commune de toutes les langues aborigènes enfin démontrée, Le Courrier australien [en ligne]
Disponible sur : http://www.lecourrieraustralien.com/lorigine-commune-de-toutes-les-langues-aborigenes-enfin-demontree/ [consulté le 2 juillet 2018]

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Voyages

Que faire en jour off dans le désert australien ?

juin 26, 2018 by Clémence 2 commentaires

Nous travaillons certes, mais nous avons droit à un jour de repos par semaine. Petite parenthèse détente aujourd’hui en abordant les « loisirs » d’ici… vaste programme !

Chap 3 – Les loisirs

Petites blagues quand on est de repos : « Profite bien de la plage ! » ; « Je vais me faire un ciné » ; « Bon shopping ! » ; « je vais regarder une série sur Netflix ! » ; « C’est rapide ici la connexion, il y a la fibre ? »…

« Another great day in paradise! »

Bref, comme vous pouvez l’imaginer, le nombre d’activités se réduit ici comme peau de chagrin ; surtout quand on passe de Paris au bush ! Attention, je ne m’en plains pas, c’est aussi cela que nous recherchions – et on est gâté…

La transition a été relativement difficile au début. Il fallait trouver son rythme. Je pense d’ailleurs que nous sommes encore en plein dedans car cela ne fait qu’une vingtaine de jours que nous sommes dans le désert. Généralement il faut compter trois mois pour réellement se faire à un nouveau rythme (c’est ce que j’ai pu constater de mes expériences précédentes à l’étranger et/ou au travail).

L’objectif est en fait de trouver un équilibre. Mon premier jour off a été à l’opposé de ce que devrait être un jour de repos… j’avais le sentiment qu’il n’y avait absolument rien à faire. C’était déplorable. J’avais juste du temps, beaucoup trop de temps. C’est en fait un luxe que j’essaye à présent d’utiliser à bon escient.

Un premier élément permet de profiter de la journée : il fait invariablement très beau ! Pas d’excuse pour partir s’aérer la tête.  La principale marche consiste à aller jusqu’au bout de la piste de décollage de la roadhouse. Il faut compter environ trente minutes aller-retour. Cette piste de décollage est comme une très grande route de terre rouge qui s’enfonce dans le bush. En fonction de l’humeur mieux vaut y aller avec ou sans musique. Choisir l’option « sans » c’est faire le choix du silence. Un silence absolu ! Cela peut être perçu comme reposant ou angoissant…

Il est également possible de faire du vélo sur cette même piste et de faire le tour du domaine – qui est immense. Les VTT ont du vécu. La terre sablonneuse y est sans doute pour quelque chose… avec ma sœur lorsque nous sommes parties faire un tour ensemble, je me suis aperçue que le mien restait bloqué à la vitesse la plus dure – la promenade était très sportive malgré le côté plat du bush… et ma sœur a fini par dérailler après des bruits bizarres qui auraient sans doute dû nous interpeler… Une super balade !

La piste étant initialement conçue pour les avions, j’ai pu observer le décollage de plusieurs engins ; précisément le genre dans lequel on ne souhaite pas s’aventurer… un jour j’ai suivi le décollage de trois couples qui avaient eux-mêmes construit leur avion ! On aurait dit trois gros jouets. De vrais petits bijoux. Le désert vu du ciel doit sans doute être mémorable, mais quand j’ai vu qu’ils étaient à quatre pour tirer physiquement leur avion et le mettre dans la bonne position je les ai moins enviés… la vision du bush vu du ciel attendra encore quelques mois, & that’s ok !

 

J’avais eu la bonne idée de ramener ma corde à sauter pour faire régulièrement du sport. Cet objet est d’ailleurs très pratique car on peut en faire vraiment n’importe où. Elle n’impose pas beaucoup de contrainte. J’en fais régulièrement en France et j’en faisais encore plus ici, au point que l’usure a fini par me la couper en deux… Imaginez le désarroi…  En temps normal, j’aurais juste filé chez décathlon. Le problème aurait été réglé dans la journée. Ici la solution est Amazon. Elle devrait normalement arriver dans un mois… Quand le colis arrivera cela sera sans doute comme en colo quand nous recevions le colis tant attendu et plein de bonbons de nos parents ! J’ai demandé en attendant à la roadhouse s’ils avaient quelque chose pour la réparer, mais le résultat ressemble à une blague…

Broderie, Littlegatou

Ma sœur, Agathe, s’occupe en faisant de la broderie. Elle en fait tellement qu’elle commence à manquer de place sur ses vêtements ! Cela me fait penser à des tatouages. Si vous souhaitez voir ses créations : Littlegatou !

L’observation de notre environnement fait partie aussi de nos loisirs. Comme je vous l’avais dit précédemment avec la beauté des levers et des couchers de soleil, l’observation de la voie lactée comme on ne l’avait jamais vu. La façon dont se comportent les oiseaux ; les sons, les odeurs, même les goûts… les sens sont démultipliés ici ; surtout quand quelque chose de nouveau se présente.

La rédaction de ce blog est également un de mes loisirs principaux et préférés. J’ai finalement pas mal de chose à partager de ce quotidien plutôt simple mais « extraordinaire » par l’improbabilité des moments que nous vivons ici – quels qu’ils soient.

Vous ne trouvez pas que ça ressemble à L’île-de-France ?

N’hésitez pas à laisser un commentaire, ça se passe un peu plus bas !

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Voyages

Dans la peau de Gilbert Grape

juin 21, 2018 by Clémence Pas de commentaire

Je vous propose maintenant de découvrir notre travail ; les démarches que nous avons fait pour l’obtenir (en seulement quatre jours) et les particularités de notre quotidien au sein d’une roadhouse dans le bush australien.

Chap 2 – Le travail

Travailler était la principale raison de venir en Australie. Travailler et économiser. Une amie a fait cette expérience en 2017 au sein d’une roadhouse dans le désert et m’a convaincu de tenter également l’aventure. Ce type de site a pour caractéristique d’être très isolé et d’avoir une offre diversifiée, comme « une oasis dans le désert ». Le côté isolé permet de réduire les dépenses et accessoirement d’apprendre à faire, avec beaucoup moins que d’habitude… oubliez le ciné, les restos, le théâtre, le shopping et le croissant du dimanche matin…

Première étape : CV et lettre de motivation en anglais

Nous l’avions fait avant notre départ (merci pour les précieux conseils et la relecture de Fatou et d’Hélène). Le format du CV doit être plus détaillé qu’en France et peut se présenter sous plusieurs pages. La lettre de motivation est également sous un autre format et nous avions fait une lettre commune pour nos deux candidatures. Comme un lot qui se complète bien…

Deuxième étape : Candidater en Australie

Pour cela, nous avons attendu d’être sur place, en Australie. Nous avons commencé par regarder les offres en ligne depuis Sydney. Sur certains sites il est possible de voir combien de personnes ont déjà vu l’offre et combien ont déjà postulé. Cela m’a légèrement angoissé de voir le nombre de candidats qui avaient envoyé leur dossier en l’espace de quelques heures. Donc rapidement : changement de technique ! J’ai  fait une liste de toutes les roadhouses du Northern Territory (car c’est dans cette zone géographique que la saison commençait au mois de mai). Je les ai appelé une par une. Ils étaient globalement aimables et souvent avec un accent improbable. Quelques-unes m’ont conseillé d’envoyer un email.

En seulement quatre jours nous avons trouvé notre roadhouse ! On a même dû choisir entre deux endroits ! L’autre était un cinq étoiles dans le désert mais avec une rémunération moins intéressante.

Troisième étape : Travailler en Australie

Tilmouth Well Roadhouse

Nous travaillons à présent dans une roadhouse du Northern Territory, à deux heures de route d’Alice Springs. Le site comprend une boutique, un restaurant, un bar, un motel, un camping, une station essence, une piscine, une piste de décollage/atterrissage et un espace pour le barbecue (c’est sacré ici).

Je travaille principalement en boutique qui fait également office de réception. Mon travail consiste donc à accueillir les clients qui souhaitent séjourner sur place ; surtout des personnes qui veulent prendre leur temps en vacances. Nous sommes situés sur la Tanami Track, un « raccourci » de 800 kilomètres. Cette route permet de traverser l’Australie dans la diagonale depuis Alice Springs… On a souvent des appels pour connaître l’état actuel de la route… vu qu’elle est en terre sur une distance ahurissante, son état varie en fonction de la météo… la plupart de nos petites voitures « made in France » ne tiendraient pas longtemps la route ici…

Piscine Tilmouth Well

La majorité de nos clients sont des aborigènes. Ils vivent dans des réserves alentours et font parfois une heure de route (voire plus) pour venir faire leurs courses… J’ai ainsi découvert une facette du fonctionnement du système australien ; l’Etat verse à ces populations une rémunération sur une carte nommée « Basic Card » leur permettant d’acheter tout ce qu’ils souhaitent à l’exception d’alcool, de cigarettes et de cartes de jeux (pour éviter les jeux d’argent). Cela fera l’objet d’un autre article…

La seconde partie de notre clientèle est faîte de travailleurs. Ils construisent actuellement une pipeline de gaz sur des distances immenses et séjournent plusieurs mois, le temps des travaux, dans notre roadhouse.

Notre clientèle est donc assez diverse entre les retraités voyageant tranquillement en camping-car ou en avion privé autour de l’Australie, des aborigènes venant faire leurs courses et des ouvriers pour qui le site est – comme pour nous – une seconde maison le temps de quelques mois.

Pour ce qui est du titre de l’article, Gilbert Grape est un de mes films préférés. Une belle histoire avec pour personnages principaux Leonardo Dicaprio et Johnny Depp travaillant justement dans une petite épicerie située dans un bled américain isolé…

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Testez une recette savoureuse et facile : le Mont-Blanc ! Un gâteau antillais qui associe noix de coco, citron vert, vanille, cannelle, rhum... bref, de l'exotisme dans votre assiette! :)
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Faire du kayak dans la mangrove, savourer un sorbet coco ou un ti punch sur une plage de sable blanc... une escapade en Guadeloupe, ca vous dit ? Nouvel article sur sweettrotteuse.fr
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Instagram post 2145509116478945369_7704559959 Profiter de l'instant...
Let's take time to enjoy the view
@ilesguadeloupe *
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Instagram post 2145505861070351647_7704559959 Beauté sauvage en Guadeloupe...
Experiencing wilderness in the Caribbeans
 @pointedeschateaux 👌
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Instagram post 2067778608136574935_7704559959 Birthday cake! 
Une délicieuse recette du blog @sucre_d_orge_et_pain_d_epices testée et approuvée. J'ai trouvé les fleurs (comestibles) à @lagrandeepicerie...
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Instagram post 2042137040096559686_7704559959 Welcome to paradise... Nouvel article sur http://sweettrotteuse.fr - immersion en Nouvelle-Calédonie ! 😍
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