Conduite à gauche : 10 choses à savoir

Se projeter dans une conduite à gauche est souvent déstabilisant pour nous. On pense tout de suite aux ronds points avec horreur, ou à l’insertion sur l’autoroute par la droite avec angoisse.

Finalement, ce n’est pas plus compliqué, ni plus absurde. C’est juste l’inverse de notre logique. Et c’est justement cela qui est dangereux. On doit en permanence rester vigilant et se méfier de nos reflexes.

Au cours de mes voyages, j’ai eu l’occasion de conduire à gauche en Ecosse, en Irlande, en Australie, et en Nouvelle-Zélande : suivez le guide !

1 – Réserver avec une carte de crédit (et non une carte de débit)

La plupart des loueurs, en Irlande, en Ecosse, (mais aussi aux USA) demandent une carte de crédit lors de la réservation. La carte que l’on présente au comptoir doit être la même que celle utilisée en ligne.

La démarche pour obtenir une carte de crédit auprès de votre banque est simple et plutôt rapide, mais le délai semblera toujours trop long si vous vous y prenez à la dernière minute ! A titre indicatif, chez LCL – et dans l’urgence – je l’ai obtenu en une semaine. J’ai dû payer un supplément pour l’obtenir plus rapidement. Normalement il faut compter environ 10 jours ouvrés.

2 – Faut-il prendre une assurance lors de la location de voiture ?

Renseignez-vous auprès de votre conseiller, car grâce à cette fameuse carte de crédit (qui peut être une carte type « Premium ») vous bénéficiez déjà d’une assurance. Avant d’avoir cette carte, et pour être tranquille en conduisant, j’ai toujours pris une assurance complémentaire. Mais c’est inutile de multiplier les frais si vous bénéficiez déjà d’une couverture, donc prenez le temps d’envoyer un mail à votre banque avant de partir en voyage.

Si la carte de crédit n’est pas nécessaire, et que la question de l’assurance se pose, je vous conseille d’en prendre une. On a beau faire attention aux intersections, aux ronds points et aux moutons (ou aux kangourous)… si vous souhaitez vous aventurer sur des routes secondaires, la qualité du revêtement peut s’avérer médiocre (« gravel roads » en Nouvelle-Zélande notamment). En Ecosse, comme en Océanie d’ailleurs, on rencontre par endroit des grilles (=Grid) sur la route, qui ne doivent pas être idéales pour les pneus.

3 – Louer une voiture à transmission automatique

Je pense qu’un des meilleurs conseils est de prendre une voiture en automatique. De nombreux paramètres sont déjà à prendre en compte, alors pourquoi s’imposer en plus un levier de vitesse ?! (situé à gauche du conducteur…)

Le prix de la location d’une voiture en automatique sera plus cher qu’en manuel, mais la différence reste minime lorsqu’on réfléchit aux contraintes du levier de vitesse.

4 – Miser sur une petite voiture

Si vous n’êtes pas nombreux et que vous voyagez léger, prenez une petite voiture. Il pourrait être tentant de « se faire plaisir » et de louer une belle voiture spacieuse le temps du séjour… mais encore une fois, les nouveautés sont multiples. Elles sont suffisamment déstabilisantes pour ne pas avoir en plus à s’imposer des sueurs froides à chaque créneau ou à chaque ruelle étroite dans laquelle on s’engage. Le risque est de maudire le charme des petits villages traversés…

L’exception irlandaise

Lors de mon tout dernier voyage en Irlande, en septembre 2024, nous avions réservé un véhicule de type compacte, en automatique, chez le loueur Alamo.

Lorsque la personne de l’agence nous a mené à la voiture et a appuyé sur le bip de la clé pour la déverrouiller, histoire de la situer au milieu de la lignée d’autres véhicules, nous ne nous attendions pas à ce que celle-ci soit la nôtre…

Une Nissan Qashqai hybride… nous nous sommes laissé le temps de la réflexion. Le vendeur a compris que sa nouvelle ne nous mettait pas en joie à 100% et a fini par demander avec hésitation : « Happy ?! ».

Après avoir rapidement pesé le pour et le contre, nous avons finalement dérogé à la règle car elle semblait ultra confortable. Et après tout : pourquoi passer à côté de ce surclassement ?

Il s’avère que le côté hybride la rend très silencieuse – au point qu’il est difficile de savoir quand elle est allumée (un allumage qui se fait via un bouton). La conduite de cette voiture est un vrai bonheur.

En revanche, nous avons vécu quelques moments flippants dans les rues de Cork. Des passages très étroits dans des rues qui devraient être à sens unique… Ce modèle de voiture ne nous a pas empêché d’emprunter toutes les routes que nous voulions. Mais je vous confirme qu’à certains moments, une voiture plus petite aurait été plus appropriée…

À vous donc de juger de l’expérience que vous souhaitez avoir en route et d’en déduire les contraintes qu’induisent vos choix.

5 – Faire un tour en bus pour visualiser les différences

S’approprier les codes du pays via une promenade en bus est une bonne idée ; surtout si vous commencez votre séjour dans une grande ville.

C’est quelque chose que nous avons pris l’habitude de faire systématiquement. Histoire de se remettre dans le bain. Pour rejoindre le centre-ville depuis l’aéroport, nous nous positionnons en haut et tout devant.

Les bus « anglais » sont en plus propices à l’observation – si possible, positionnez vous à droite. Le cerveau intègre ainsi progressivement que l’on roule à gauche, que les feux sont différents ainsi que les marquages et les panneaux.

6 – Débuter la location de voiture au moment de quitter la ville

En fonction de la ville où vous arrivez, vous avez sans doute prévu d’y passer quelques jours avant d’attaquer la route. Généralement, les réseaux de transports publics suffisent pour ne pas avoir à s’organiser avec une voiture qui peut devenir encombrante. Il faudra alors prévoir le paiement d’un parking, et surtout commencer à conduire à gauche en plein centre-ville, sans phase de transition.

Je vous invite à vous renseigner avant de partir, quant au trajet idéal en transport, pour rejoindre votre hébergement depuis l’aéroport ou la gare… Et de reprendre les transports publics ou un taxi pour rejoindre votre agence de location de voiture, le jour où votre périple commence.

7 – Filmer le véhicule lors de la prise en charge

Lorsqu’on fait l’état des lieux, en plus des photos, pensez à filmer le véhicule. C’est un conseil que mon frère m’a donné et qui m’a déjà servi pour contester lors de la restitution une rayure qui ne se voyait pas en photo.

En fonction des reflets, de la lumière, ou au contraire de la pénombre, une vidéo peut davantage révéler l’état d’une carrosserie.

Lors de la prise en charge, pensez également à prendre le compteur en photo et faites de même à la restitution. En fonction des loueurs, le plein n’est pas toujours fait. À la restitution, le niveau doit être identique à celui lors de la prise en charge. La photo peut permettre, au cas où, de contester les affirmations de l’agence.

8 – « Je tiens ma gauche »

Se répéter : « je tiens ma gauche » à chaque zone propice à l’erreur – notamment dans les carrefours et quand il faut s’engager dans une rue. Sans s’en rendre compte, on peut, par reflexe se retrouver à contre sens.

Concernant les loueurs, je n’ai pas de recommandation particulière (quand j’étais conseillère voyage, spécialiste USA-Canada, nous conseillions le Loueur Alamo pour la qualité de son service après-vente). Mon conseil est de vérifier les avis des clients sur Google. Malheureusement ils sont généralement mauvais. Nous ne faisons sans doute pas assez de commentaire lorsque la location se déroule bien…

9 – Un GPS est-il nécessaire ?

Je trouve que le GPS est de moins en moins nécessaire. En Nouvelle-Zélande, lors de notre roadtrip sur trois semaines en van nous avons exclusivement utilisé nos téléphones (Google Maps) et des cartes routières.

Si malgré tout vous souhaitez un GPS, en acheter un sur le Bon Coin peut se révéler plus économique que d’en louer un avec la voiture (en fonction de la durée du séjour).

10 – Conserver le ticket du dernier plein

Lorsque vous faites votre dernier plein, gardez le ticket, même quelques semaines après votre retour au cas où il y aurait une erreur et une pénalité imposée par le loueur après la restitution du véhicule.

Quelle que soit votre destination, je vous invite à tenter l’expérience. On s’y fait finalement plus vite qu’on ne le croit. Notre appréhension a tendance à dépasser le niveau réel de difficulté. Quelque part tant mieux : cela nous oblige à être attentif.

Croyez-moi, les routes peuvent être très belles dans les pays où la conduite est inversée. Elles procurent un grand sentiment de liberté – surtout quand on est soi-même aux manettes !

Une question ? Un commentaire ? Ca se passe un peu plus bas ! 🙂