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Expérience / Irlande / Voyages

L’Irlande : Respirer de nouveau et s’émerveiller

Par son insularité, son patrimoine, la diversité et la beauté de ses paysages, l’hospitalité de ses habitants, et plus globalement par la magie que ce pays nous apporte au quotidien… l’Irlande aura été jusqu’à présent un de mes plus beaux voyages.

En septembre 2021, nous y avons vécu un merveilleux séjour avec Benoit. Cette destination se trouve à seulement 1h30 de Paris et pourtant elle semble incarner « un tout » qui nous a émerveillé. Surtout après cette période pénible et confinée, où même la simple idée de respirer à pleins poumons relevait quasiment du fantasme…

Dans cet article, je vais tenter d’exprimer mon ressenti quant au voyage que nous avons vécu. Donc il ne s’agit pas vraiment ici de vous proposer une succession d’adresses ou de parcours touristiques (le Guide du Routard le fait très bien) mais plutôt de vous faire partager cette belle expérience.

Ryanair : l’expérience du low cost

L’aventure a commencé dès le départ, avant même de quitter la France… Nous avions été séduits par les prix très attractifs que propose Ryanair.

Je n’étais encore jamais partie depuis l’aéroport de Beauvais mais c’est aussi une expérience… Une navette est prévue pour chaque vol depuis la Porte Maillot pour rejoindre l’aéroport. Le car était propre, confortable et le chauffeur avait une conduite exemplaire.

Jusque ici tout va bien.

À l’arrivée et dès l’entrée du terminal, nous nous sommes aperçus qu’une queue était déjà présente au niveau de la douane – qui comptait seulement deux douaniers. Il s’est avéré que cette queue faisait toute la longueur du terminal ! Et finissait même en escargot – façon Disney – par manque de place… L’horreur. Je précise que nous avions dû nous réveiller vers 5H30, le vol étant à 9H30. La simple idée de prendre, comme d’habitude, un mauvais café puis de comater sur un siège de toute façon trop raide ou de faire un tour au Duty Free pour ne rien acheter s’est évaporée en un instant.

Nous avons donc directement rejoint cette queue interminable. Partir de Beauvais n’est vraiment pas l’idéal pour une famille avec des enfants en bas âges ou des personnes âgées ou pour n’importe qui d’ailleurs.

Le vol s’est ensuite bien passé. J’ai juste été étonnée par l’accent du chef de cabine, qui parlait anglais avec un accent espagnol extrêmement fort, on aurait dit une blague. C’était incompréhensible et donc très limite – ne serait-ce que pour comprendre les consignes de sécurité. L’espace d’une seconde je me suis demandée si on ne s’était pas trompés de vol et si nous ne nous étions pas embarqués pour Barcelone…

Et niveau budget ?

L’aller-retour en avion par Ryanair était de 60 euros par personne (avec un petit bagage cabine + un sac à dos. D’ailleurs, pour ceux qui savent voyager très léger (avec uniquement un petit sac à dos, les vols débutent à 10 euros ! Soit moins cher qu’un ticket de métro pour aller jusqu’à CDG…).

Navette Paris – Beauvais en car : Le départ s’effectue 3h avant le vol et coûte un peu moins cher en réservant en ligne : 29 euros aller/retour)

Welcome to Ireland!

En préparant ce voyage en Irlande je n’étais pas particulièrement attirée par ses villes mais plutôt par sa campagne. Pour constater ses verts pâturages et vérifier s’il y avait bien autant de moutons qu’on le prétend. A vrai dire, les villes se sont avérées tout aussi intéressantes à découvrir. Et côté moutons, je n’ai pas été déçue non plus…

Dublin, capitale aux multiples visages

Notre séjour a débuté à Dublin et sous le soleil ! Cette ville est étonnante. Elle propose différentes facettes qui méritent d’être explorées sur plusieurs jours. Comme dans la plupart des capitales européennes, la ville s’articule autour d’un fleuve ; baptisé ici la Liffey.

Flâner à Temple Bar

C’est une capitale qui semble être à taille humaine et que l’on a plaisir à arpenter à pieds. Il est tentant de s’imprégner tout d’abord de l’atmosphère de Temple Bar, un quartier aux rues pavées, situé en plein centre-ville, et jalonné par de nombreux pubs historiques. Des groupes de musique y proposent de petits concerts dans une ambiance intimiste et chaleureuse. Nous y avons pris notre premier Fish & Chips (le premier d’une longue série…) ainsi que notre première bière.

À proximité, Old Town, le vieux centre, est tout aussi attractif. Ses immeubles de briques, ses boutiques indépendantes, ses pubs (ils sont partout ! ) invitent à la flânerie et à se perdre dans ses rues.

Dans un registre plus chic, nous avons également pris une bière dans une ancienne banque aujourd’hui reconvertie en pub : The Bank on College Green. Quand nous sommes entrés dans l’édifice, nous avons eu droit à « l’effet whaou ». Le cadre est surprenant et magnifique. Il y avait en plus une belle sélection de bières pressions.

Smithfield, reflet d’un passé industriel

Le quartier que j’ai particulièrement aimé, notamment pour son côté industriel, est Smithfield, à l’ouest de la ville. On y retrouve les traces d’un passé ouvrier marqué notamment par l’existence de diverses distilleries. Ce quartier est actuellement en pleine mutation. Il s’agit d’un mélange de bâtiments anciens reconvertis ou en phase de l’être et d’immeubles neufs ou en construction. De grandes cheminées en brique ponctuent aussi l’horizon. Nous avons d’ailleurs passé la dernière nuit dans une auberge « Generator » : Generator Hostel Dublin. Ce sont des auberges de jeunesses 2.0. Ici il s’agissait d’une ancienne brasserie XXL reconvertie. Les espaces communs sont très bien aménagés, les dortoirs spacieux et propres.

Le quartier de Portobello : une facette plus chic

Plus à l’Est se trouve le joli quartier résidentiel de Portobello. J’ai adoré les jolies portes colorées des maisons individuelles. Un quartier chic aux maisons bien entretenues et cosy. Elles donnaient envie de s’y arrêter et d’y déguster un tea time… on y a juste croisé des chats confortablement installés au chaud, derrière leur fenêtre, ce qui ne faisait que renforcer le côté cocooning des lieux.

Par ses différents visages, Dublin était donc une agréable surprise pour commencer notre séjour. La ville peut facilement faire l’objet d’un week-end prolongé. Notre temps était superbe donc nous avons préféré arpenter (à pied) ses différents quartiers, mais de nombreux musées semblent mériter la visite, notamment celui sur la Guinness… The Guiness Storehouse. Si vous l’avez visité, n’hésitez pas à partager votre avis à la fin de cet article !

Sur la route… « Je tiens ma gauche »

Pour partir à la découverte de l’Irlande, nous avons ensuite loué une voiture. La conduite à gauche n’était pas une première, mais cette fois nous avions eu la bonne idée de louer une voiture automatique. Cela change la donne…

Si vous comptez partir dans un pays où la conduite s’effectue à gauche, je vous conseille de faire comme nous, afin de vous familiariser progressivement. En arrivant, nous avions pris le bus depuis l’aéroport et – positionnés à l’étage et au tout premier rang comme tous bons touristes – nous avons pu intégrer un minimum cette logique où tout est inversé. Le trajet prend 30-40 minutes et cela permet au cerveau d’intégrer certaines choses… Je crois que cela aurait été plus compliqué pour moi d’attaquer la route sans transition. En plus, une voiture n’est pas nécessaire dès le départ si vous souhaitez d’abord visiter Dublin.

The place to be

Une fois au volant, dans les moments stratégiques (insertions, embranchements…) mieux vaut se répéter « je tiens ma gauche » pour éviter la cata et ça le fait.

Concernant les ronds points, je ne trouve pas que ce soit le pire ; ils sont faits de telle sorte que nous n’avons pas le choix ; contrairement au reste… Mais on se fait finalement à cette logique – qui est juste différente de la nôtre (ni pire, ni meilleure).

Notre super titine

Clonmacnoise : de la poésie autour des sépultures

Nous avons quitté Dublin pour rejoindre Galway sur la côte Ouest, en passant par Clonmacnoise situé à mi-chemin.

Il s’agit d’un des sites religieux les plus importants d’Irlande – qui attire des pèlerins depuis environ 1 500 ans ! On y retrouve de nombreux vestiges d’églises (construites du Xème au XVIIème siècle) et de tombes anciennes plus ou moins penchées. Le cadre est très apaisant voire poétique. Il faisait beau… j’imagine que cela peut facilement aussi avoir un côté plus sinistre sous une météo moins favorable. Nous sommes ici en pleine campagne, tout est très vert, calme, et le territoire est marécageux.

Nous y étions « hors saison » et le site avait l’avantage d’être gratuit mais le centre d’interprétation qui permet normalement d’avoir accès à des informations plus approfondies était fermé. Il abrite également quelques croix remarquables. En tous cas, même sans l’accès à ce petit musée, le site reste unique et mérite une halte.

Galway : aux portes du Connemara

Galway

Le quartier de Salthill : sa plage et ses baigneurs

Cette ville portuaire est bien plus petite que Dublin mais mérite également une visite en profondeur. L’atmosphère qui s’en dégage est celle d’une ville où « il fait bon vivre ». J’ai tout particulièrement aimé la promenade qui a été aménagée le long de la mer et qui mène à la plage et au quartier de Salthill.

D’abord, on profite d’une vue sur les jolies maisons colorées à l’embouchure du canal où se trouve également un petit cimetière de bateaux, puis on profite d’un magnifique panorama sur l’océan et au loin des montagnes. C’est une marche très agréable et vivifiante.

Cimetière de bâteaux

Nous y étions un dimanche matin, avec pour compagnie un mélange de sportifs faisant leur jogging, des familles se promenant tranquillement, de groupe d’amis, de couples discutant un café à la main, et… de personnes en peignoirs !

C’était une belle matinée très ensoleillée mais fréquemment entrecoupée d’averses. Comme un vrai mois de mars en France, avec ses traditionnelles giboulées. C’était assez surprenant pour nous d’avoir littéralement besoin de lunettes de soleil et d’un parapluie en même temps ; mais nous avons rapidement constaté qu’il s’agissait du climat classique en Irlande !

Lunettes de soleil et parapluie : Irish concept

Quoi qu’il en soit, il faisait globalement beau et cela semblait être pour les irlandais le temps idéal pour prendre un bain de mer ! On a assisté à cette prouesse avec un sentiment partagé ; mélange de curiosité et pour ma part une certaine admiration… Il y avait même un plongeoir et toute une zone dédiée aux baigneurs pour se changer – en plein air. Un « irlandais frileux » est comme le « clair obscur », c’est un oxymore.

Le centre-ville de Galway

Le centre-ville s’articule autour d’une rue principale et piétonne : Quay Street. Encore une fois, on y trouve de nombreux pubs, ayant chacun leur propre ambiance, leur identité. Nous avons testé The Quays, un des pubs historiques. Et puisque le combo bière + fish & chips est rapidement devenu une habitude… nous avons ensuite diné chez MacDonaghs, une institution connue pour ses fruits de mer – et ses fish & chips… et c’était vraiment très bon. Le choix du poisson frit était plus important que d’habitude. Benoit a testé le saumon et moi le maquereau. Les portions sont généreuses, la qualité au rendez-vous et les prix abordables.

L’ambiance générale qui se dégage est assez sereine. On sent que l’on est en ville, mais sans la plupart des côtés négatifs qu’une ville peut avoir.

Conseil : Pour un parking pas cher à Galway, dirigez-vous vers le parking face au Lidl : 5 euros la journée – et les tickets n’étant pas (encore) liés à la plaque d’immatriculation, plusieurs personnes nous ont proposé leur ticket pour éviter d’avoir à payer… Le parking est en plus à deux pas du centre-ville.

Direction le Connemara !

Un passage obligé… Benoit étant fan de Michel Sardou, le Connemara était évidemment au programme et la chanson « Les lacs du Connemara » omniprésente. Saviez-vous qu’il existe plusieurs versions de cette musique selon les années ? J’ai eu droit à tellement de versions de concerts live, que je peux vous affirmer que celle de 1993 est ma préférée… (et la pire 2018).

Fan de Sardou en pèlerinage dans le Connemara…
Version Bercy 1993…

Bien qu’il n’y ait jamais mis les pieds avant d’écrire sa chanson, il avait vu juste quant à sa description ! Nous avons tellement aimé ce coin de l’Irlande, que nous y sommes restés trois jours.

The Connemara National Park

De très belles randonnées sont à faire. Une était particulièrement belle : celle se trouvant dans le Parc National du Connemara. Plusieurs sentiers sont accessibles depuis l’entrée du parc. Sur le coup, en voyant le nombre de kilomètres (qui n’était pas élevé – 3,7 km) et le temps indicatif signalé sur le plan, nous avons choisi le parcours le plus long sans trop se poser de questions…

Il s’est avéré que la promenade était plus raide que prévue : elle mène au sommet d’un mont (que je qualifierais plutôt de montagne) !

Mais depuis ce sommet : quelle vue ! C’était incroyable. On aurait dit que nous étions au niveau des nuages. Il faisait un temps magnifique et à part quelques corbeaux qui émettaient un son improbable (cela ressemblait à un ancien portable qui vibre) le silence était total. D’un côté nous pouvions observer d’autres monts. Ils étaient immenses et quasi désertiques, comme couverts d’un manteau de maquis. De l’autre autre côté, nous avions vue sur un château bordé par un lac, et face à nous : la mer. Quel spectacle !

Je n’avais jamais eu le vertige jusque là, mais cette ascension m’a procuré de nouvelles sensations. Une certaine instabilité. Or il fallait être vigilant car la pente était par moment très raide. Par endroit il fallait gravir des roches. Une vraie aventure. La descente en revanche se fait facilement. Heureusement cette randonnée est une boucle et le chemin du retour ne présente pas de difficulté. Cette marche est un des plus beaux moments que nous ayons vécu en Irlande. C’était magique.

Cong, un village hors du temps

Lors de ces quelques jours dans le Connemara, nous avons logé chez l’habitant, à Clonbur. À environ 5 kilomètres de ce village se trouve Cong. Un charmant endroit où a été tourné le film L’homme tranquille. Un petit musée y est carrément consacré.

Musée dédié à « L’homme tranquille »

Nous nous sommes plutôt tournés vers l’abbaye du XIIème siècle : The Royal Abbaye of Cong. Aujourd’hui, c’est une ruine qui forme un bel ensemble. Par contre, pour traverser l’édifice on ne peut pas faire autrement que de marcher sur des tombes ! C’est particulier… Apparemment le site est aussi ouvert le soir. Pour Halloween, Cong est sans doute the place to be

Nous avons fait une belle promenade vivifiante de bon matin. Cependant, je dois avouer que je n’aurais pas aimé m’y balader seule. Cette forêt est très humide, et a un côté « mystique et enchanteur ». Les arbres sont pour une bonne partie couverts de mousse et les branches forment par endroit des formes inquiétantes. Nous avons aussi aperçus une grotte peu engageante – l’escalier pour y mener était condamné (mais nous ne souhaitions de toutes façons pas nous y aventurer…). On aurait vraiment dit une forêt ensorcelée tout droit sortie d’un film !

Clifden : la Wild Ocean Road et la Sky Road

Autre jolie petite ville du Connemara : Clifden. Pour la rejoindre depuis Galway, nous avons emprunté la Wild Ocean Road. Son nom intriguant est synonyme de dépaysement total.

Somewhere under the rainbow

Nous avons fait des haltes au hasard de notre parcours. Les surprises se sont révélées magnifiques. Ainsi, nous nous sommes lancés dans la randonnée du Marconi qui semble se trouver « au milieu de nulle part ». Il s’agit finalement d’un site qui fut stratégique dans les années 1910 – une station radio y avait été construite et fut alors un haut lieu de modernité et d’avancées industrielles. C’est également à cet endroit que s’est crashé l’avion qui avait effectué la première traversée transatlantique en 1919.

La promenade est très intéressante de part la beauté du paysage que l’on traverse. Un mélange de lacs, de marécages et le tout exclusivement occupé par des moutons. C’est un endroit étonnant pour ses étendues qui semblent infinies. Cela me rappelait l’Aubrac.

En parallèle plusieurs installations permettent de découvrir de façon souvent ludique, voire artistique, l’histoire de ce site.

Les falaises de Moher

Un endroit remarquable, classé UNESCO. C’est un peu l’équivalent de notre côte normande du côté d’Etretat, mais avec cette fois une roche sombre ! Visuellement c’est captivant et très impressionnant. La route qui mène au site est étonnante et offre un magnifique panorama. On chemine sur un plateau ponctué de moutons jusqu’à atteindre une vue hyper dégagée sur la baie.

Le site des Falaises de Moher est très bien aménagé. Ils ont notamment creusé dans la roche un espace qui explique la géologie si particulière qui s’offre aux visiteurs. La beauté naturelle des falaises n’est donc pas gâchée par un bâtiment, tout a été pensé pour s’intégrer avec discrétion.

Espace explicatif et interactif

Ces falaises invitent à la contemplation. On a juste envie de s’arrêter, de regarder, et de s’imprégner de la puissance qui se dégage de tous ces éléments.

Prix entrée : 7 euros par adulte

Wicklow Mountains National Park – Glendalough

A présent, direction un de mes coups de cœur du séjour : The Wicklow Mountains National Park. Il s’agit du point de départ d’une dizaine de sentiers de randonnées. Les degrés de difficulté, ainsi que les temps de trajets sont bien indiqués.

Sentiers au départ du Wicklow Mountains National Park
Flâner dans les vestiges d’un ancien site religieux

Pour commencer, la plupart des sentiers passent par un ensemble de vestiges dont un cimetière aux tombes très anciennes, une tour ronde de 30 mètres et (les ruines d’) une cathédrale. J’ai trouvé l’endroit à la fois paisible et (encore une fois) potentiellement inquiétant. Nous avons eu la chance de le découvrir sous le soleil, mais l’ambiance aurait sans doute pu être tout autre.

Parmi les vestiges, certains sont en très bon état. D’autres demandent plus d’imagination. Mais je dois avouer qu’en entrant dans une petite maison, dont il ne restait pourtant plus que les murs extérieurs, j’ai immédiatement été oppressée. Les pierres sont chargées d’Histoire (chacun perçoit cela différemment, mon compagnon n’a rien ressenti de particulier).

Lough Tay : Un lac noir… comme la Guinness !

La randonnée se poursuit le long d’un lac noir : Lough Tay. La couleur est en partie due à sa profondeur – et les Irlandais le compare à une pinte de Guinness (il est en plus bordé d’une plage de sable blanc, pouvant former « sa mousse » vue du ciel). Cela permet de rendre la vision plus sympathique.

Lough Tay – un lac noir

Un panneau indique que la baignade est interdite (mais honnêtement, même par beau temps, on n’a pas envie d’y mettre les pieds) et il est également signalé que le dénivelé n’est pas progressif. La profondeur tombe à pic, et c’est visible ! Un accident mortel a d’ailleurs eu lieu sur ce site.

C’est du brutal

Tous les facteurs rendent le lieu impressionnant mais aussi incroyablement fascinant. Nous n’avions jamais vu un lac aussi noir. C’est aussi magnifique qu’inquiétant. On pourrait qualifier l’endroit de mystique. Une impression que l’on a souvent en Irlande…

Nous avons longé ce lac sur toute sa longueur, à l’ombre de grands arbres, jusqu’à atteindre les vestiges d’un ancien site minier. Encore une fois, la vue une fois arrivée au terme de notre promenade était très particulière : nous sommes comme au fond d’une vallée encaissée, au pied d’une montagne dont la surface brisée témoigne de l’activité minière qui a duré ici 163 ans. Du zinc, du plomb y étaient extraits, et quelques vestiges du village minier subsiste.

Dans le silence de la vallée

Dans ce cadre, on se sent tout petit. Et nous étions seuls. C’était une fin d’après-midi particulièrement calme. Nous entendions uniquement le bruit de nos pas avançant en rythme sur le sol caillouteux. S’arrêter, c’était accepter de se confronter à un silence complet.

Le retour s’est (donc) fait d’un pas décidé… la perspective de voir la nuit tomber sur ce décor a un effet booster.

Prendre de la hauteur

Nous sommes retournés dès le lendemain matin dans ce parc, avec la volonté de faire une randonnée plus longue. Cette fois, le sentier offrait une autre perspective sur le lac et la montagne, car nous les dominions.

L’ascension était faisable mais physique. Elle démarre notamment par un escalier aux marches irrégulières, mais qui se monte relativement facilement, car notre attention est attirée par une cascade qui le borde.

Ensuite, la végétation change au fur et à mesure que l’on monte. Nous avons vu un chevreuil qui ne semblait pas porter attention à notre présence (et il avait bien raison).

Un panorama spectaculaire

Une fois en haut, la vue est spectaculaire. On domine le lac. Nous sommes sur la crête des montagnes qui semblaient si impressionnantes vues d’en bas.

Lough Tay vue du ciel

Le parcours est plutôt bien tracé, mais il faut être très vigilent. Nous sommes vraiment par moment au bord du vide. En fonction de la météo, j’imagine que l’endroit n’est pas accessible et glissant.

Le sentier prend la forme de planches de bois positionnées l’une après l’autre. Je conseille vivement de faire cette randonnée. Les vues méritent le détour. Mais je ne le conseille pas à une famille avec des enfants en bas âge. La sécurité est par endroit très limite, mais au moins le paysage n’est pas dénaturé. A chacun d’être vigilant.

Be careful !

Un piton rocheux dans la brume

Par un matin brumeux, nous nous sommes rendus à Rock of Cashel où se trouve les ruines d’un riche ensemble ecclésiastique dont la plus ancienne chapelle romane d’Irlande, une cathédrale, un cimetière ainsi qu’une forteresse qui daterait du IVème siècle.

Nous avons eu deux agréables surprises : l’entrée était gratuite à cette période de l’année, et nous avons eu droit à une visite guidée privée.

La guide était passionnante et ajoutait beaucoup d’humour à son speech. Elle a réussi à nous plonger dans le récit d’une riche famille qui vivait sur ce domaine, situé sur un mont dominant les alentours. La guide nous a partagé de nombreuses légendes et apportait de la poésie à son histoire.

Aujourd’hui, il reste un beau cimetière, où reposent désormais ces personnes fortunées à l’époque. On découvre également une magnifique chapelle peinte – dont on a pu entr’apercevoir l’intérieur, mais qui était officiellement fermée car hors saison.

Notre visite s’est terminée dans les ruines d’une cathédrale gothique. Le toit a disparu, mais il reste des murs imposants, des gisants et des sculptures.

La bruine tombait légèrement sur nous à l’intérieur de l’église. Le fait d’y déambuler seuls était étrange et magique.

Les lieux ont rapidement tendance à être mystique sur cette île. Cela est sans doute dû à l’Histoire très palpable qui prend régulièrement la forme de ruines. Pénétrer dans une église en ruine n’est pas anodin. On a vite tendance à y projeter des images. Le cadre devient rapidement mélancolique.

Pourtant situé qu’à quelques heures de la France, l’Irlande donne le sentiment d’être au bout du monde. Sa beauté sauvage, la sincérité de l’accueil des Irlandais (qui n’est pas une légende), la diversité de son patrimoine et sa culture en font une destination inestimable, propice au bien-être.

Il pourrait être tentant de vouloir la sillonner de part et d’autres. De vouloir tout voir en un voyage. Mais je ne peux que vous conseiller de d’ores et déjà accepter qu’il faudra prendre le temps. L’Irlande mérite que l’on s’imprègne d’elle, qu’on la savoure et qu’on ralentisse notre rythme.

Elle nous invite à revoir nos plans, à s’arrêter, à contempler. C’est une destination qui force à la reconnaissance, elle nous apporte bien bien plus que ce à quoi on s’attend.

Ces petites choses qui m’ont marqué

  • Le renseignement à l’irlandaise : Globalement, on a remarqué que lorsqu’on demandait à un Irlandais un renseignement, il ne se contente pas d’y répondre comme on le ferait (en tous cas à Paris) : en allant droit au but (histoire d’être serviable mais tout en abrégeant la chose…). Les irlandais apportent diverses précisions et touches personnelles. À la question : « Où se trouve la direction pour la Wild Ocean Road ? Un français (ou plutôt un parisien) répondrait « toujours tout droit puis la première à gauche ». Un irlandais « Continuez sur cette route qui monte, longez les bâtiments colorés, ensuite vous apercevrez une jolie maison avec un drapeau. Là vous tournez à gauche mais attention à ce carrefour, il faut vraiment serrer à gauche. Vous avez raison de decouvrir cette route aujourd’hui, c’est magnifique et en plus le temps le permet… »
  • Les chanteurs dans la rue : quel talent ! « This is the Voice » ici la « Fête de la musique » doit ENFIN être une fête !
  • Le changement de temps en une même journée : lunettes de soleil et parapluie
  • Le prix d’une pinte – plus bas de base que nos « Happy hour ».
  • La non frilosité : baignade dès qu’il y a du soleil
  • La quantité de moutons et leur tranquillité : on peut réellement encore tomber sur des troupeaux sur la route.
Quand tu as la bonne idée de vouloir prendre une route secondaire, sur une route déjà secondaire…
  • La logique inversée : au delà de la conduite, beaucoup de petites choses sont surprenantes car à l’inverse de ce à quoi nous sommes habitués ! Nous avons par exemple eu dans une chambre d’hôte, une sonnette de douche… et régulièrement des verrous de toilettes inversés)
  • la qualité des routes – pourtant gratuites… Nous n’avons pas de leçon à donner…
  • La propreté des maisons et des campagnes – le bonheur !
  • Les cafés ferment à 17H, ensuite on passe à la bière.
16H58
17H02 – découverte des chips saveur oignon fromage : une révélation !

Une question ? Un commentaire ? Ca se passe un peu plus bas ! 🙂

A propos de l auteur

Entre récits de voyages (Australie, Nouvelle-Zélande, Guadeloupe, Nouvelle-Calédonie, Japon, Floride, Irlande...) recettes sucrées, et un CAP Pâtissier obtenu en candidat libre (après avoir passé un Master), je vous propose de découvrir mes diverses expériences... avec humour !

4 Commentaires

  • Sylviane
    24 septembre 2022 at 16 h 39 min

    Toujours très bien écrit… Donne vraiment envie d’aller y faire un tour.
    Bravo Clémence 😍😍

    Reply
    • Clémence
      25 septembre 2022 at 14 h 01 min

      Merci beaucoup ! Je suis contente que l’Irlande fasse désormais partie des destinations que tu souhaites découvrir. Nous irons ensemble :).

      Reply
  • Célia
    24 septembre 2022 at 9 h 46 min

    Quel plaisir de lire cet article, merci, j’ai voyagé et ça m’a donné envie de faire un saut en Irlande ! Les explications et les détails de cet article sont fournis et empreint de vécu, sans être directif, comme le dit Clémence, pour le reste il y a le Guide du Routard 😉 j’ai hâte de lire le prochain pour voyager encore…

    Reply
    • Clémence
      24 septembre 2022 at 9 h 52 min

      Merci beaucoup Célia !! Si mon article t’a donné envie d’y aller j’en suis très heureuse.

      C’est une magnifique destination qui vous plairait à tous les trois.

      Merci pour ton commentaire et ta lecture ! 🙂

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