Ici le temps doit passer différemment. J’écris depuis ma chambre de 6 m2 environ. La porte est ouverte et j’entends différents oiseaux. Depuis mon lit je peux observer de jolies fleurs aux couleurs rouge/violet/rose – hard to tell. Derrière, de la pelouse et ensuite de la terre rouge. Le vent donne aux feuilles un son dans ce paysage atypique. C’est mon premier jour.
Hier, après trois heures et vingt minutes de vol depuis Sydney nous avons atterris à Alice Springs. Sur la carte, c’est la seule « ville » située dans le centre du pays. Un taxi nous mène donc à notre premier point de rendez-vous. A première vue, la ville n’est pas semblable à ce qu’on connait. Où se trouve le centre ? On me dira plus tard que c’est plutôt une « country city » ; un village ? C’est à peu près cela.
Il faudra ensuite deux heures de route pour rejoindre la roadhouse (= « oasis » dans le désert) où nous voudrions travailler pendant 6 mois (l’emploi du conditionnel est important). Cela nous aura permis de comprendre le trajet des gens qui s’y arrêtent. La route semble infinie. Une ligne droite dont la largeur permet la plupart du temps de ne laisser passer qu’une voiture. Il faut braquer à gauche sur la terre poussiéreuse et rouge quand on croise un autre véhicule. Le 4×4 est ici une nécessité.
La route est si droite. Il n’y a pas un village, pas une maison, pas âme qui vive sur tout le trajet. C’est assez improbable pour nous et difficile à intégrer. Cela n’existe tout simplement pas dans notre normalité. Les propriétaires terriens détiennent des milliers d’hectares. Les troupeaux occupent des espaces gigantesques. Notre chauffeur nous dit qu’il conduit en moyenne 3 000 km par semaine ! Il fume régulièrement, écrase son mégot contre sa botte puis le laisse tomber sur son tapis – tout est très sec ici, ce serait un coup à foutre le feu ! Il n’a jamais quitté l’Australie et son premier voyage serait la Russie…
On finit par voir une antenne au loin, au bout de la ligne droite. Notre chauffeur nous dit : « vous voyez cette colonne ? C’est là votre nouvelle maison ». C’est incroyable. Je réveille Agathe, cassée par le réveil matinal, l’avion et la vision du même paysage qui défile depuis que nous avons quitté Alice Springs – voire Sydney.
Nos managers sont accueillants. On nous donne la clé de nos chambres – très sommaires ; la mienne ne ferme pas à clé mais apparemment ce sera réparé le lendemain… on fait un tour des lieux puis on s’installe respectivement dans notre chambre. Pour le diner nous avons exceptionnellement le droit de choisir quelque chose à la carte ! Les assiettes sont énormes ; il y en a pour deux !
Après avoir discuté avec quelques-uns de nos futurs collègues, on est allées se coucher. J’ai eu du mal à éteindre la lumière de peur qu’une bête se pointe. J’ai juste entendu le vent en début de soirée. Une lumière sur le matin m’a réveillé ; un lever de soleil grandiose ! Des couleurs roses magnifiques.
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